Anaïs Gumy

Anaïs Gumy vit et travaille à la Vallée de Joux. Diplômée de l’Ecole Cantonale d’Art du Valais (ECAV) en 2005, elle a depuis participé à de nombreuses expositions en Suisse et à l’étranger.

Elle a entre autre exposé ses travaux à Swiss Art Awards, Messe Basel ; Hangart-7, Salzburg ; Centre PasquArt, Biel ; Künstlerhaus, Solothurn

 

«... Anaïs Gumy réalise ses peintures à partir d’images collectionnées, trouvées dans les journaux ou tirées de ses propres photographies. Elle s’aproprie ces images pour créer un univers à elle où le sujet d’origine se métamorphose en cours de travail pour prendre sa propre forme.

Les tableaux d’Anaïs Gumy nous renvoient à un monde anecdotique où les motifs, posés sur des fonds monochromes, semblent être des instants volés, suspendus dans le temps et l’espace.

Le fait de peindre sur des toiles de grand format l’oblige à se débarrasser du contrôle et des carcans du geste, laissant la porte ouverte au hasard, à la spontanéité, afin de saisir et de fixer ce quelque chose qui nous échappe..

Anaïs Gumy

...Les peintures d'Anaïs Gumy semblent se succéder sur un même chemin, sembleraient presque n'en être qu'une seule. La première chose qui frappe à leur encontre est probablement le silence – qui en émane ou qui les fige. Les corps comme les regards, sont ceux d'un instant saisi, arrêtés dans le temps puis élargis comme écartelés par le biais du pinceau. Ecartelé, le silence se fait cri sourd. Les corps tendus racontent ce sourd du cri ; c'est pourtant la matière qui parle le plus. Le pinceau s'est fait violence, a travaillé à se débarrasser du contrôle et des carcans de geste. Ainsi, la peinture comme un jus, tire toujours vers sa propre anarchie : collant à la figure comme une peau neuve d'ailleurs ; elle semble s'être étalée d'elle-même. Les couleurs se lèchent, ne jurent jamais. Elles se creusent : les couches même profondes invitent sans cesse à un autre fond… Le voyage de l'œil est celui qui s'enfonce, se perd – se surprenant lui-même à l'instant du vertige. Le silence devient paysage large et la toile – toujours trop petite pour contenir la figure solitaire – tremble puis déborde : elle semble ne pas appartenir à son cadre. Semblent toutes se rejoindre en une seule...»

Olivier Company